dimanche 20 mai 2012

Andreas Gursky à la recherche d'une échelle qui globalise le monde.



Andreas Gursky est considéré comme l'un des photographes les plus importants de notre époque.

J'ai largement hésité entre deux photographes allemands, de deux périodes différentes. Le premier, Hannes Kilian est né en 1909 et est décédé en 1999, il a donc traversé le siècle entier et a constaté les dégâts de l'Histoire sur l'Allemagne et Berlin. Cependant, bien que j'apprécie son travail, j'ai trouvé plus intéressant celui de Andreas Gursky.
Le travail d'Andreas Gursky est gigantesque : il travaille la photographie très grand format. D'une définition implacable, ses photographies représentent tout ce qu'il peut y avoir de plus banal : paysages, objets, foules humaines, vestiaires … . Il dit lui-même que la «photo globalise le monde», et ses photographies sont des fenêtres ouvertes sur le monde de par leur taille et leur objet. Nous sommes absorbés par ses photos, complètement dedans, on y entre. Les photographies d'Andreas Gursky sont habitées par le principe de répétition générale. Elles présentent aussi un intérêt sur le plan architectural : Andreas Gursky photographie le monde, post-moderne, de verre et d'acier.
Elles ne sont pas prises sur le vif. Il y a tout d'abord un long travail préparatoire : repérages, prises de vue, … Certaines photos évoquent des lieux devant lesquels il passe très souvent, qui lui sont donc familier. Il (re)crée une atmosphère.
Après le travail préparatoire, Andreas Gursky, prend plusieurs photographies et passe au travail final.
Cet artiste dit de lui-même qu'il ne fait pas de la «photographie pure» : il retouche largement son travail. Il «bricole les photos».
Il travaille beaucoup sur l'espace, et tente d'agrandir les espaces sur les photos tout en gardant le point de vue du départ. Disposant d'une palette graphique, il ajoute, supprime des éléments à ses photos, superpose différentes prises de vue … . Le résultat est extrêmement surprenant car on plonge vraiment dans la photographie, on est happé par sa profondeur, son relief.
Toujours à propos du travail sur l'espace, Andreas Gursky évoque les termes de macrocosme et de microcosme : essayer sur une même photographie, de représenter à la fois le minuscule et la géant. Il applique ce concept dans son travail «Paris, Montparnasse» de 1993.
Ses photographies sont parmi les plus chères au monde elles atteignent des millions de dollars pour 99 Cent II Diptych et Rhein II les deux photographies sont devenues les plus chères du monde à leur mise en vente.
Proche de l'école de Dusselforf, c'est un des derniers tenants du réalisme photographique.


Quelques mots sur sa biographie :
-né en 1955 à Leipzig, de parents photographes, il grandit à Dusseldorf.
-étudie la photographie à Essen l'une des grandes écoles allemandes dispensant un enseignement photographique traditionnel ; dans l'esprit du Bauhaus des années vingt, l'établissement promeut une photographie fondée sur l'idée de créativité personnelle
-en 1981, entre aux Beaux Arts de Dusseldorf il découvre alors un mode d'expression beaucoup plus impersonnel
-à partir de 1984, il commence à se détacher des travaux des époux Becher. 
-années 1990, voyage à travers le monde : des Alpes au Caire, à Athènes, Brasília, Chicago, Hong Kong, Los Angeles, Paris, Singapour, Tokyo... + commence à exploiter les ressources de l'informatique.
-fin des années 1980, Andreas Gursky expose ses photographies dans le monde entier (au MoMA de New York et au Centro de Arte Reina Sofia en 2001, au Centre Georges Pompidou en 2002).
- fin des années 1990, le photographe allemand devient l'une des coqueluches du marché de l'art.





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